Gamine

La vie est une chose trop importante pour la confier à des adultes

Mercredi 30 septembre 2009 à 17:55

Photo d'un de mes dessins.http://th03.deviantart.net/fs51/300W/i/2009/273/0/e/Pour_Flora__Inspiration_Daphne_by_LeSuicideDeLaMouche.jpg
Destiné à l'une de mes meilleures amies, Flora.
Je le lui donnerai quand je la verrai. En Espagne, en France, on verra.
Une des rares choses que je fait, en ce moment.
Dessiner.

Dessiner de l'irréel, de la magie, dessiner tout sauf le monde dans lequel je vis. Dessiner des arc-en-ciel, des femmes ailées. Laisser courir le crayon, surligner au stylo, et peindre, me fondre avec l'aquarelle jusqu'à oublier que le vrai monde est sous mes bottes.

Deux " crises " aujourd'hui.
Oh, la première n'en était pas une. Je me suis faite de la purée de brocolis mélangée à du riz complet. Quand Sam me voit avaler cette mixture, il me regarde comme si je me délectais d'une quelconque pâtée pour chats. Puis j'ai pris un yaourt allégé en tout, parfum mûre. Mais je ne sais pas. Je dois trop croiser le miroir. J'avais envie d'autre chose. De sucre, de graisse, de goût. Alors j'ai mangé du Beaufort, que mon père m'a ramené de Savoie. Des chips. Des gâteaux, des biscottes, de la glace saveur tiramisu. Et j'ai vomi. Même en buvant du coca light et grillant une cigarette, j'ai toujours l'impression d'empester le vomi. Même si cela me soulage. De vomir. Vomir tout le reste, je pense, vomir les peurs, vomir le monde, vomir ma vie.

Tenté, ensuite, de me concentrer sur mes cours.
Hier, Sam m'a fait réviser. Mais dans des conditions spéciales : je devais le regarder dans les yeux, ne pas me tordre les mains, ne pas balancer de la jambe. J'ai été incapable de répondre, ou presque. D'abord le regard dans les yeux qui, même le sien, me donne envie de m'évanouir dans l'air, les mains qui ne devaient pas se torturer, la jambe fixe... rien pour me rassurer. J'ai oublié le peu que je savais.
J'en ai rêvé cette nuit.
Une femme, une employée, me posait des questions. Je ne savais pas répondre, elle se moquait en disant qu'après mon stage, on ne me reprendrait jamais ici.

Bref.
J'ai continué mes cours, la peur aux tripes.
Puis j'ai arrêté, fumé les 6 cigarettes qu'il m'avait laissées, ignorant qu'un paquet " de secours " est caché dans une de mes piles de vêtements. Je n'avais pas faim, donc là, c'était une crise. Pas faim, mais instinctivement, je suis entrée dans la cuisine, ouvert les biscottes bon marché pour en avaler quelques unes, piochant en même temps dans une boite de bananes séchées. Il m'en fallait plus. Alors j'ai terminé le pot de glace, terminé les chips. Et des gâteaux trop secs, à droite, à gauche. Et j'ai encore vomi. J'ai vu un visage cadavérique dans le miroir. Dont le maquillage coulait jusqu'au menton. Après avoir ôté ce mensonge superficiel et aspergé ce visage d'eau, j'ai ré-analysé. J'avais encore plus l'air d'une morte-vivante. Ma peau n'est pas pâle, elle est... je ne sais pas, terne, translucide.

Je tente de me concentrer sur mes cours, mais... je ne sais pas.
J'ai ouvert mon paquet de clopes secret, fumé. Fumé en lisant un bouquin que j'ai acheté. "Moi et les autres, comment développer son intelligence sociale ". A défaut de psy, je lis.
Et, aussi, envoyé un texto à Sam, parce que c'est plus pratique que de devoir lui avouer ce soir, quand il rentrera crevé, et énervé. Il m'a appelée.

" Je suppose qu'il n'y a plus de glace ?
- Non.
- Plus de chips ?
- Non plus... "


J'ai honte.
Nous faisons désormais nos courses dans des magasins hard-discount histoire de garder mon studio, et moi je dévore tout.
Mon père evnoie des chèques à Sam pour " ma pension " . Je suis ce que l'on appelle " une personne à charge ".

J'ai aussi entendu parler d'une mesure prise par Monsieur le Président pour " aider les jeunes " qui peinent à trouver un emploi. Mais en fait, seuls les jeunes ayant déjà travaillé deux ans auront cette aide. Je ne pense pas forcément à moi quand je dis ça, mais combien de jeunes sortent des études, diplômes en poche, et ne trouvent rien ? Qui les aide, eux ? Sûrement pas l'Etat. Mon monde me donne la gerbe. Qu'on ne s'étonne pas que je dégueule tout ce que j'avale...


Par vivons-cacher le Mercredi 7 octobre 2009 à 17:57
je comprend comme c'est horrible parfois quand on fait une crise
sans sans rendre compte!
c'est juste incroyable comme tout nous échappe et avant de s'en rendre compte, par pure automatisme on se rend compte soudainement
qu'il est déja trop tard...

courage ma belle

je comprend ta honte
accroche toi

 

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