Gamine

La vie est une chose trop importante pour la confier à des adultes

Vendredi 25 septembre 2009 à 14:57

Mon papa, un de mes tonton, mon petit frère, vont arriver d'ici quelques heures.http://th08.deviantart.net/fs50/300W/i/2009/267/c/4/Sad_Rose_by_Yollanda.jpg
Ils repartiront dimanche en fin de matinée, ou en début d'après-midi.

Cela fait des mois que j'attends leur venue.
Depuis que l'idée a germé dans la tête de mon oncle.
Des mois que j'espère, des mois que j'attends.
Que j'y pense, que je prépare, que je range et organise.

Mais...
Je ne sais pas...

Maintenant qu'ils viennent, j'ai le blues.
Comme si, dès leur départ, j'allais me retrouver sans plus rien à attendre. Comme si... je ne sais pas, en fait. Je sais que ces quelques heures avec eux vont passer vite, que je les aurai à peine aperçus qu'ils seront partis, et que cette affreuse routine reviendra me donner des ordres, me dire quel chemin prendre afin de tourner en rond, encore, et encore.

            Et encore....

Ce matin, j'ai tout nettoyé de fond en comble, arrangé la décoration, passé aspirateur et serpillère, râclé les recoins avec une éponge, astiqué de haut en bas, et même en diagonale.
Puis j'ai cherché comment m'habiller.
Durant deux heures, j'ai essayé mes vêtements, superposé les couches, mélangé les matières, mais rien. J'avais tout juste envie de pleurer après chaque constatation du miroir.
Alors je ressemble à... bah à rien.
Après tout, ils ne viennent pas pour un défilé de mode, mais j'aurais aimé me faire élégante.
Que papa oublie qu'il m'a toujours surnommée "corbeau".
Qu'ils se disent que je change, alors qu'en réalité, je ne change pas vraiment.
Je ne sais pas.
Syndrome papier cadeau, je suppose.

Sam a terminé tôt toute la semaine. A tous les coups, pile aujourd'hui, il va finir tard.
Hier, il est rentré vers 11H20. J'étais en train de dessiner en écoutant parler le Docteur Quinn.
J'aimerais qu'il soit rentré pour leur arrivée.
Parce que je stresse.
Je stresse alors que ce n'est qu'une partie de ma famille qui vient me voir. Si encore j'attendais... je ne sais pas... Mylène par exemple. (Farmer). Là, oui, j'aurais des raisons de stresser. Ou si on venait m'interviewer pour je ne sais quel article stupide pour je ne sais quel journal inutile. 
Mais non.
Je stresse parce que je vais voir mon père, mon oncle, et mon frère.
Faut le faire, vraiment.


Je suis brièvement sortie.
Racheter des cigarettes en me disant que comme la vierge, j'attendrai le saint esprit pour arrêter. Mais en tant qu'athée, ça va être difficile. Je ne sais pas. J'arrêterai, ne me demandez pas quand.
Passage à la pharmacie.
Des suites de mes migraines permanentes.
La jeune qui s'est occupée de moi faisait des bulles de chewing-um, j'ai trouvé ça extrêmement poli. Pour changer, je n'ai pas su m'exprimer. Les mots dans ma tête étaient bien écrits, mais ils sortaient dans tous les sens. "Mille" est devenu "Mitte". Demander une boite de doliprane Mitte, c'est idiot. Je me reprenais, honteuse, et elle, qui continuait de faire des bulles comme une vulgaire adolescence grotesque. Je prépare toujours à l'avance ce que je vais dire, afin de déblatérer une phrase française, correcte, polie, sans familiarité, et claire. Mais la phrase ne sort jamais comme elle était prévue dans ma tête. Elle se décortique et les mots se mélangent, ce qui donne un résultat sans le moindre sens. Mais bon, pour une fois, je suis parvenue à payer sans que l'on m'aide, j'avais encore une faible notion du "comment compter ses euros en pièces"...

Enfin bon.

Sinon...
Oh, je ne sais pas, je me sens blasée.
Lisa est en clinique.
Du fait de ses hallucination visuelles et auditives, ses idées noires.
Visiblement, elle n'a pas droit au portable.
Elle m'a appelée juste avant d'arriver dans l'établissement.

"Ne t'inquiète pas, ils vont sûrement me le prendre, le portable, comme d'habitude".

Armée d'un grand courage, j'ai appelé ses parents.
Aucune réponse.
J'ai laissé un message.
Ils ne m'ont pas rappelée.
La dernière fois que la situation était similaire, à force d'appeler, son père m'a avoué entre deux soupirs qu'elle avait fait une grosse TS, que cela faisait 6 jours qu'elle était dans le coma, et que les médecins préféraient ne pas se prononcer.
Mais je vais rester optimiste.
Il le faut.
Même si de toutes mes amies "rencontrées dans le brouillard", Lisa est celle qui n'est jamais sortie totalement indemne de ses tentatives., et qui plus est fait toujours en sorte que rien ne vienne perturber son décès Entre son cou dont on voit encore la cicatrice, lorsqu'elle a voulu se trancher la carotide, le creux du bras aux épaisses cicatrices lorsqu'elle s'est coupé une veine à défaut d'avoir le temps d'en couper plus... je sais qu'en ce qui la concerne, ses tentatives ne sont pas des appels au secours. La dernière fois qu'elle a failli y passer, elle a soigneusement rangé les plaquettes vides dans les boites afin que rien ne semble suspect, pour passer deux mois en soins intensifs après sa semaine de coma.
Et Lisa, comme toutes mes amies, je refuse de la perdre.

Daphné a lancé une bouteille à la mer, hier.
Ses parents sont allés la chercher.
Elle s'est re-faite hospitaliser aujourd'hui.
J'aimerais tant qu'elle s'en sorte.
Elle le mérite tant.
Je suis heureuse de ce qu'elle a fait. Je ne pouvais plus voir, par le biais de son blog malsain, des photos de ses bosses au visage des suites de se l'être cogné contre le mur, ses entailles dans la main, ou son bras couvert de sang dont on ne voyait plus la chair. 

***

Autrement, Sam a eu la joyeuse idée de me faire regarder "Old Boy" hier.
Je n'ai pas pu regarder jusqu'à la fin, je suis partie sur le balcon prendre l'air frais, en larmes, avec l'impression que j'allais vomir.
Le talent d'un réalisateur n'excuse rien.
Ce n'est pas une raison pour faire un film pareil.
Certaines choses ne se montrent pas, ne doivent pas même être dites.
La violence physique, je supporte jusqu'à un certain stade, mais la violence psychologique, je ne peux pas.
Je me suis sentie obligée de m'inscrire sur Allocine pour écrire un commentaire sur ce film que l'on devrait interdire aux personnes dôtées d'une âme.

***

Je vais aller m'allonger en attendant leur arrivée.
Si je me change, je sais que ça va durer des heures.
Et j'ai encore la migraine.

***

Je ne sais même plus si j'ai envie qu'ils viennent.

J'ai juste envie de m'effacer du tableau.





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