Gamine

La vie est une chose trop importante pour la confier à des adultes

Jeudi 24 septembre 2009 à 7:38

Je savais que je n'avais que peu de chances de m'endormir, hier.http://gamine.cowblog.fr/images/832498567.jpg

Alors j'ai avalé une mépro, étant donné que non seulement cela me permet d'éviter mes dizaines de réveils nocturnes, mais qu'en plus, cela me fait oublier mes cauchemars au réveil. Ce qui n'est pas négligeable...

Hier soir...
Je tente d'obtenir des nouvelles de Daphné par SMS, étant donné que la veille, elle avait avalé dix somnifères, à défaut de ne pouvoir en avaler plus. J'attends une hypothétique réponse de sa part, qui ne tarda pas arriver sous forme de bip sonore.

"Mal. Me suis fracassé tête contre mur cause boulimie. Coupée. Voir blog."

Réponse très impersonnelle.
Je vais donc constater l'étendue des dégâts sur la toile.

Des phrases. Une photo de sa main striée au dessus du lavabo noyé d'un sang foncé. Une bosse rougeâtre sur le haut de son front, juste en dessous de ses fins cheveux blonds comme les blés.

Que puis-je faire, moi, si loin d'elle ?
Je donne mon portable à Sam.

"Je ne sais pas quoi lui dire, tu sais tellement bien trouver les mots, toi".

Il l'appell
e. Elle répond. Sa voix, son ton est blasé. Elle fait semblant de rire. Elle souhaite probablement que nous la laissions tranquille.
A défaut, je lui ferai un dessin, des bricoles, une lettre.
Au cas où cela puisse lui arracher une demie lune sur les lèvres...


                      ***
Je ne sais trop comment je me sens, ce matin.
J'ai décidé de me lever à la même heure que lui, 05H30.
Parce que j'avais besoin de fumer, donc d'attendre qu'il s'en aille.
Pendant qu'il se douche, j'attrape deux cigarettes de son paquet pour les cacher derrière mes livres.
Il m'en laisse six pour la journée.

J'en ai déjà fumé deux.

Si seulement je n'avais pas commencé.

             ***http://gamine.cowblog.fr/images/roux.jpg
Il fait encore nuit.
Hier soir, avant de ne m'endormir, j'avais des flash-back de mes "années clinique".
Les longs couloirs, aux portes d'un vieux turquoise. Petits chambres pour âmes en détresse.
Je me souviens de l'infirmerie, au centre des trois couloirs de mon étage, sorte d'aquarium en verre où nous pouvions regarder le personnel soignant évoluer, tels des poissons exotiques dont nous ne comprenions pas grand chose au comportement. Seul moyen d'entrer dans le bocal : frapper. La carte magique, nous ne l'avions pas.

Lorsque je parvins à m'intégrer parmi les patients, les autres jeunes filles et moi cherchèrent des moyens d'occupation.

Lors de nos passages à l'infirmerie, nous devions tenter de voler quelque chose. Et dieu sait que nous y allions sans le vouloir, dans cet aquarium aseptisé.

Je me souviens d'avoir ragé après un patient qui m'avait dénoncée. Je m'étais mutilée, lorsqu'il a vu la manche de mon pull parsemée de tâches de sang, il n'a pas écouté mon regard noir. Il a averti les infirmières, qui m'ont traînée dans leur bocal me soigner.
L'une était assise devant un ordinateur, l'autre est partie à la recherche d'un set de suture.
J'ai fait semblant de dormir sur ma chaise, pour attraper ce que je trouvais autour de moi. Des seringues sans aiguille, des bandages, oh, nous ne rapportions jamais rien d'exceptionnel.

Mon psychiatre m'avait demandé de ne pas " traîner avec l'autre Marion" qui était une très mauvaise influence. Cependant, j'étais persuadée qu'il y avait quelqu'un de bien derrière cette enveloppe corporelle mutilée, parfois fracturée, sous-alimentée ou sous sonde. Un dimanche, alors que les trois quarts des patients étaient en permission, que le personnel soignant était peu nombreux et, surtout, guère motivé, nous étions sorties en cachette en escaladant les barrières dans un coin dénué de caméras. Rapidement, nous  décidâmes
d'infiltrer la piscine fermée, juste à côté. De nouvelles barrières à escalader, et nous sautions à pieds joints dans l'eau, toutes habillées, sous un soleil de plomb. Personne ne nous a engueulées lorsque nous sommes rentrées, tout bêtement parce que personne ne nous avait vues. Ce qui a légèrement attristé nos esprits maladifs.

IL y avait les nuits blanches, aussi. Qui étaient plus agréables lorsque les infirmières de nuit étaient Nadia et Sylvianne. Nadia était gothique, un peu folle, gentille. Des heures à parler avec elle valaient tout l'or du monde. Sylvianne était une maman pour nous toutes. Lorsqu'elle décéda, j'étais déjà sortie de la clinique. Son décès fit rechuter nombre de jeunes patientes. J'avoue qu'en l'apprenant, je ne me sentais pas très bien. Mais je préfère repenser à son sourire, l'étincelle des yeux, sa douce voix, que de pleurer.

La clinique, c'était un autre monde. Un monde sans factures, sans société, sans impôts, sans responsabilité. Un cocon. 

                 ***
Demain, papa, petit frère et un de mes oncles viennent.
Ils arriveront en fin d'après midi.
J'ai hâte.
Et en même temps, je me dis que toutes les belles choses ont une fin, alors je tente de calmer mon enthousiasme en me disant que dimanche après midi, lorsqu'ils seront partis, je repenserai à ce moment, ce jeudi où j'écrivais que j'avais hâte.

Vais aller m'allonger en attendant le lever du jour.

J'espère qu'il y aura du soleil, surtout.

 

Par vivons-cacher le Mercredi 7 octobre 2009 à 18:02
cette photo de toi m'effraie un peu,
tes cheveu son certe magnifique mais on s'en a quel point il y a un coter maladif
sa ne s'explique pas,
sa se sent...

tu es mieu mtn
et je suis honette et extrèmement sincère

car actuellement même si tu dégage cette même mélancolie que sur cette photo,
au moin tu ne dégage plus l'aspect maladif
m'aspect malsain de qui émane de cette photo,

actuellement tu dégage d'avantage de tristesse dans les yeux
mais heureusement

ne soi plus glauque et morbide comme sur cette photo,

soi heureuse et sent toi belle s'il te plait car tu ES belle
très belle dailleur et tes yeux son d'un éclat des plus beau

des yeux imence, fragile et bleu comme les cieux...
 

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