Gamine

La vie est une chose trop importante pour la confier à des adultes

Mardi 22 septembre 2009 à 8:26

Je me suis levée à 06H10, précisément.http://th05.deviantart.net/fs15/300W/f/2007/040/9/d/Mystery_Girl_by_Sleepar.jpg

Un bisous à Sam, un peu de fond de teint en poudre sur le visage histoire de perdre mon hypothétique air maladif, un coup de brosse dans les cheveux, des collants rayés noirs et rouges, ma jupe longue fétiche, asymétrique, que j'ai portée au concert de Mylène Farmer et qui ne finira donc jamais en chiffon, un haut à manches longues volé lorsque j'étais hospitalisée à Meyzieu et qui était alors bien trop grand pour moi, de longues mitaines noires, mon blouson en cuir, l'écharpe noire offerte par ma maman, mes docs aux pieds, j'étais fin prête, habillée à l'adolescente.
Un bouquin, mon vieil I Pod, histoire de survivre, et je suis sortie.

Quel bien que d'être la première à attendre devant le cabinet du médecin...
Je m'assois sur le rebord extérieur, enfile les écouteurs, me laisse bercer par l'ange roux.
Il fait froid, ma jambe se balance, comme à l'habitude.
Ma dernière cigarette entre les lèvres, je suis là à peine depuis cinq minutes qu'un type arrive. Puis une femme, qui tousse, tousse encore, accompagnée de son mari. Il n'est pas encore sept heures.

La femme d'entretien a terminé son travail, elle nous laisse le cabinet ouvert. Sa fille est assise à l'intérieur. Nombre de personnes arrivent. Je veille, si une personne âgée arrive, je vais devoir céder ma place assise.

Le médecin arrive, court presque.

" Qui tousse ici ?"

Certains lèvent la main, comme à la petite école. Il revient avec des masques.
Cette fichue grippe me tape sur le système. Sérieusement.

Contre toute attente, les personnes toussant ou ayant de la fièvre sont priées de... passer avant les autres. Oui, selon le reste du commun des mortels, c'est tout à fait normal. Mais je fuse intérieurement.
Si j'attrape la grippe, j'aurais une bonne raison de faire renouveler mon ordonnance. Quelle peste.

Vient enfin mon tour.
Le voyant débordé, je répète, comme à l'habitude, que je viens "juste" pour mon ordonnance.
Il me demande comment ça va.
Si je me sens mieux.
Si je suis allée au rendez-vous avec la psychiatre qu'il m'avait programmé.

"Oui. La psychiatre m'a envoyée vers une de ses collègues... je ne sais plus son nom... heu... Madame Rock je crois.
- Madame Rock ?
- Oui, je crois.
- Je suis content. Elle est très bien"

Je souris.
C'est fou, je souris, j'ai envie de sourire, déjà que d'avoir bientôt un rendez-vous m'enchante car je compte entrer en thérapie comme on entre en religion, mais si en plus, ce médecin exceptionnel l'apprécie, c'est d'autant mieux.
Oui, je dis exceptionnel, parce que la première fois que je l'ai vu, lorsque Lisa a prit le train après m'avoir eu au téléphone pour me traîner chez lui, je pensais encore que l'on allait m'envoyer balader. Mais non. Il avait beau être débordé, il m'a beaucoup parlée, m'a demandé de revenir la semaine d'après, l'appeler si ça n'allait pas, ou carrément venir. J'avais envie de le serrer dans mes bras.

- Et dans la salle d'attente, comment vous sentiez-vous ?
- Pas très bien.
- Vous aviez l'air contractée sur vous-même.
- Oh, ça m'angoissais un peu, tous ces gens...
- Avez-vous signalé à la Sécurité Sociale que j'étais désormais votre médecin traitant ?
- Pas encore...
- Il va falloir le faire.
- Je sais...

Il se lève, s'arrête, se retourne vers moi.

- Vous angoissez face au domaine administratif ?
- Disons que... ben... la dernière fois, et seule fois où je m'y suis rendue, j'ai fait une crise de panique, et, ben, j'attends qu'on m'accompagne...

J'ai volontairement oublié de dire que j'étais également accompagnée, la dernière fois. Ce qui ne m'a pas empêchée de fondre en larme, de ne plus entendre ce que l'on me demandait, d'avoir envie de me flinguer.

- Prenez votre temps, ce n'est pas si pressé en fait.

Je n'ai pas besoin de payer du fait de l'ALD, tout comme les médicamments, ce qui n'est ps négligeable. Il me serre la main, en choeur nous nous souhaitons bon courage, ce qui me donne, encore, envie de sourire.
Je file, heureuse de ne pas avoir eu peur, heureuse tout court.

Il me reste cinq euros, j'entre dans le premier tabac acheter les clopes les moins chères du marché. La pharmacie n'ouvre qu'à 09H00. Hâte de sortir, d'affronter mes peurs, d'être la plus forte. Dans la rue ce matin, je marchais sans être pesée, presque légère et libre sur le pavé.

En entrant dans mon immeuble, je croise ma voisine d'au-dessus. Je suis heureuse et la salue avec un grand sourire, comme métamorphosée. Un gros câlin avec Nebel, et je vais aller faire un peu de ménage, aller à la pharmacie...

***

Il va également falloir que je me renseigne sur les bouquins d'aquariophilie, ainsi que sur les oiseaux domestiques.
Mes cours étaient survolés, je fais d'énormes recherches de mon côté, cependant, aucun site de dit la même chose. Et ça serait bête, lorsque j'aurai un boulot, de tuer des poissons qui valent le prix d'un rein parce que l'eau faisait un degré de trop. 

J'espère que le soleil sera présent aujourd'hui.
Tant besoin qu'il me caresse le visage....


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