Gamine

La vie est une chose trop importante pour la confier à des adultes

Jeudi 16 décembre 2010 à 20:17

Je ne sais plus si j’ai mal
Ou si c’est l’habitude
D’être toujours celle qui chiale et qui se prend tous les murs
Je ne sais plus si j’ai froid
Ou si c’est le vide qui me glace
Les os et puis les doigts quand ça devient trop déguelasse

Je ne sais plus si je rêve encore
Ou si les songes mêmes sont morts
Je ne sais plus si je t’attends
Ou si je fais juste semblant

Je sais plus si je veux mourir
Ou si je veux croire toutes ces conneries
Je me raconte pour dormir et sortir de mon lit
Je ne sais plus si je cicatrise
Ou si je pisse encore le sang
Si je suis moi, si je me déguise si je voudrais encore un enfant

Je ne sais plus si je suis foutue
Ou si je vis effrontément
Suis-je malheureuse ? Je ne sais même plus
Si je recule ou vais de l’avant
Je ne sais plus si c’est ta voix
Qui me donne la nausée au réveil
Ou si c’est le gris au dessus des toits
Et si c’est le gris c’est pas pareil
Refrain

Je ne sais plus si j’ai peur
Ou si je ne crois plus en rien
Si mes larmes coulent sur ton cœur
Si mes rires brûlent dans tes mains
Je ne sais plus si c’est normal d’avoir le cœur trop haut
Qui se soulève dans mes entrailles
Et bousille mon cerveau

Je ne sais plus si je suis trop moche
Ou si c’est ce foutu miroir
Qui me brise en morceaux et m’écorche
L’estime et le regard
Je ne sais plus si sur ta langue
Il te reste un peu de mon amertume
Si je coule ou si je tangue entre la mer et l’écume


Rose

Jeudi 16 décembre 2010 à 12:38

http://fc07.deviantart.net/fs70/f/2010/004/4/9/Disappearing_by_czas.jpgMa mère me rend folle.

Même mon père ne comprend pas toute cette haine qu'elle dégage vis-à-vis de moi.

Vivement que l'on parte.
Je ne veux plus rien avoir à faire avec elle.
Couper les ponts.


Jeudi 16 décembre 2010 à 9:32

http://fc06.deviantart.net/fs40/i/2009/038/2/e/bulimia_by_stain_boy.jpgC'est affreux de se dire que les conduites les plus malsaines peuvent nous faire du bien.
Des semaines, des semaines interminables que je me retiens.
Je l'ai bien fait quelques fois, au début, mais mes parents s'en sont rendus compte.

" Tu ne vas pas re-sombrer, tu arrêtes tes conneries, sinon on ferme tout à clef ".

Alors j'ai attendu, coupée en deux.

Lui qui n'est pas encore rentré du boulot. Mon frère qui commence aujourd'hui, et qui est déjà parti. Ma mère qui sort le chien. Toutes les conditions réunies. Je me suis engouffrée dans la cuisine, essayant d'avaler vite tout ce qui ne risquerait pas d'être visible à première vue, du fromage, des tartines beurrées, des gâteaux de boites ouvertes. Ne surtout pas finir les boites, ni le pain, ni le fromage. Se restreindre dans la crise. J'ai eu du mal à vomir. A vomir autre chose que de la bile. Mais ça m'a fait un bien fou. De combler le vide et vomir mes angoisses. Je sais que je ne suis pas... guérie ? Que je vais reprendre quand nous aurons notre appartement. Que "mademoiselle, si vous continuez, à trente ans vous n'aurez plus de dents". Je sais. Mais je n'ai que ça pour me calmer.

Je n'arrive même pas à avoir honte.

Mercredi 15 décembre 2010 à 17:46

http://fc05.deviantart.net/fs9/i/2006/067/9/a/words_by_ssilence.jpgEtat des lieux fait. 
Il nous manque "juste" les clefs de l'immeuble. 
Et de la boite aux lettres. 
Les plaques de cuisson ne fonctionnent pas. 
Et il n'y a pas d'eau, personne ne comprend d'où vient cette coupure. Probablement du fait que les anciens locataires ne pouvaient plus payer, eux qui se sont malheureusement fait mettre dehors.

J'ai hâte de partir, mais en même temps, ce changement me fait atrocement peur. J'ai horreur du changement, en général. Même du changement positif, comme celui-ci. Même si finalement, bon gré mal gré, je m'adapte
.
Demain, défi supplémentaire, aller chez l'ophtalmo seule. Il ne pourra pas m'accompagner, et je connais ma mère, elle va me larguer devant le bâtiment comme une merde dont il faut bien se débarrasser. Aucune envie de m'y rendre. Je vais encore mélanger tous mes mots. Avoir l'air idiote, les pieds rentrés, la tête basse.

Il est parti travailler.
Il me manque déjà.

Mercredi 15 décembre 2010 à 6:19

http://sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs116.snc4/36179_1577640954986_1054476611_31588014_6364564_n.jpgHumeur : Impatiente
Bande-son : Mylène Farmer " l'instant X "

Il va rentrer de sa nuit de travail vers neuf heures. Dormira jusqu'à midi et demi. Prendra sa douche. Puis nous irons faire l'état des lieux. On rentrera pressés. Il fera réchauffer son repas du soir, le mettra dans le thermos, partira au boulot, et moi, pendant ce temps, j'imaginerai.

Il faudra monter le lit qu'il a construit. Que je peigne une toile pour la mettre juste au dessus, là où il a tout prévu, l'emplacement. Son buffet, dans lequel j'installerai ma collection de fées. De trolls. De lutins. De féerie. Je remplirai les placards de la cuisine de légumes, parce qu'ici, ça ne va plus, je mange n'importe quoi. Et j'ai hâte de reprendre... mes vieilles habitudes. Quoi qu'on dise. Quoi qu'on pense. La table basse, dans un coin, près d'un canapé bon marché. D'un clic-clac, probablement. La télé et l'ordinateur dans la pièce "nuit" comme ils disent, trop petite pour être nommée une chambre. Avec le vieux clic-clac de mes parents. Pour s'avachir. Mes toiles au mur. Pour dire oui, avant... avant c'était ça, ma vie.

J'inviterai tous mes amis.
Et on commencera une nouvelle vie. Où j'espère, Marion ne déprimera plus, et trouvera la force d'affronter ses peurs, car tout à l'heure encore, elle a craint ouvrir la porte, face à la sonnerie, et ne l'a finalement pas ouverte. Pardon petit livreur. Tu me faisais trop peur. Quand au pôle emploi, je ne peux pas les appeler. Il a essayé pour moi, pour transférer le dossier, mais ils me voulaient moi. Tant pis. Je serai radiée. De toute façon, si l'on me trouvait quelque chose, j'en serais incapable. Alors merde. 

Lundi, nous partons dans le Nord chercher les meubles.
En espérant être rentrés mardi soir pour déblayer la camionnette, avec l'aide d'amis savoyards. Mercredi, meubles à monter, cartons à vider, vite, avant qu'il ne reprenne le travail. Une amie sera là pour m'aider, d'autres peut-être, je ne sais plus. Mercredi, psy. Et soirée avec des amies connues au collège. Et puis direct, après, Noël.

C'est un bien beau cadeau, un chez-soi.



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