Chauffage à fond.
Veste.
Echarpe.
Il ne veut pas que je mette le chauffage à fond.
Parce que ça coûte cher.
Mais j'ai trop froid, vraiment trop froid.
Le bout des doigts engourdis.
J'ai vraiment trop froid, tu sais.
Je ne me souviens toujours pas d'hier.
Ou si, du peu que j'ai noté.
De m'être endormie.
De Sam qui n'arrivait pas à me réveiller.
Et osait même carrément penser que j'avais décidé de reprendre mes vieilles habitudes.
Le soir, je ne sais plus.
Il a fait du riz coco, avec du poulet au caramel.
J'ai mis une demie-heure à tout avaler.
Pas faim, pas envie, envie de rien, juste de dormir, dormir des jours entiers.
J'ai regardé avec lui le début de Constantine, dont les extraits-ci dessous viennent.
Mais ça m'angoissait, ce type qui disait que d'avoir tenté de se tuer lui avait fait apercevoir l'enfer, et qu'il fallait qu'il se rachète, car c'était abominable.
Par contre, j'ai bien aimé l'idée que Dieu et Satan avaient fait un pari, à celui qui aurait le plus de morts dans son paradis ou son enfer.
Mais j'ai pas voulu regarder la fin.
Parce que je m'endormais.
Parce que c'était angoissant.
J'ai fait le ménage.
Et puis.
Bah rien.
Poussé un soupir de soulagement en ouvrant la boite aux lettres : pas de nouveaux cours stériles et impersonnels à absorber comme du poison.
Hier Sam voyait que ça allait pas.
Un malaise.
M'a posé des questions.
Et non, je n'ai pas d'idées noires.
Dans le sens où, je n'aurais pas la force de passer à l'acte.
C'est tellement facile de se laisser porter par le courant, en attendant.
Mais qui sait.
Je trouve cela digne, un suicide.
Une liberté, la seule dont on peut jouir.
Je me sens seule.
