Gamine

La vie est une chose trop importante pour la confier à des adultes

Mercredi 12 janvier 2011 à 17:53

http://fc01.deviantart.net/fs70/i/2011/009/8/c/autumns_spirit_by_j_u_d_a_s-d36p7d6.jpgJe me souviens, sous la pression, avoir envoyé des lettres à des employeurs. L'une m'a appelée hier soir. M'a laissé un message, puisque je n'ai pas décroché. Je ne suis même pas fichue de la rappeler pour m'excuser de refuser son offre. Ce qui énerve quelque peu Celui-que-j'aime. Ce que je comprends cependant. Mais je n'ai pu que me mettre à pleurer, incapable de saisir le téléphone. Fichue anxieté sociale. Je n'en peux plus.

Lui est au travail.
Il dort sur place.

De mon côté, j'ai passé ma journée à vomir.
Je suis même allée m'acheter un framboisier, que j'ai tout avalé et j'espère, tout vomi.

Ca va très mal, au fond.
Je me pose beaucoup de questions.
Où vais-je ?
Pourquoi ?

Pourquoi...

Mardi 11 janvier 2011 à 17:42

http://th04.deviantart.net/fs14/PRE/f/2007/006/e/c/To_be_or_not_to_be_by_Darkrose42.jpgJe n'y arriverai jamais.

Dimanche 9 janvier 2011 à 12:01

http://fc04.deviantart.net/fs42/i/2009/082/b/5/stars_by_Anti_Pati_ya.jpgLes cartons se vident. Dépliés, s'accumulent sous le lit. Prennent trop de place invisible.
Appartement contemporain.
Du bazar partout.
De la collection de fées à la collection d'armes, les épées et les elfes, les figurines kinder, les drapés chiffonnés, les boites à bijoux faites maison, les livres qui s'entassent sur des étagères trop petites. Les coffrets vides, les peluches par dizaines, et encore des cartons emplis de bricoles qui ne servent foncièrement à rien, mais dont on refuse de se débarrasser.

Des trous à faire, pour les cadres, pour Marilyn offerte par Ludivine, qui brille, et l'éventail géant, aussi, et ses petites haches, et son épée elfique achetée sur un marché médiéval.

Faire un carton de Trucs-qui-servent-à-rien, peut-être.

Samedi 8 janvier 2011 à 19:27

http://sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-snc4/hs1238.snc4/157045_486191273113_842568113_5656782_3526828_n.jpg

http://sphotos.ak.fbcdn.net/hphotos-ak-ash1/hs788.ash1/167886_1652031614706_1054476611_31745541_1970771_n.jpg

Vendredi 7 janvier 2011 à 17:36

http://fc02.deviantart.net/fs71/i/2010/331/e/e/cheshire_by_kikariz-d33r47r.jpg23/12/10

L’aller dans le Nord s’est relativement bien passé. Forcément, dix-sept heures de route en moins de deux jours, ce n’est pas agréable.
Et puis, dans le Nord, les routes étaient très mauvaises. Beaucoup de neige, de glace, et peu de moyens pour s’en débarrasser. Le chargement du fourgon a été périlleux, et long. Quatre heures me semble -t-il. Quant à la raclette du soir, elle m’est restée en travers de la gorge, car je me sens de plus en plus mal dans ma peau, persuadée que je ne trouverai de répit qu‘en réintégrant mes vieux troubles alimentaires. Au moins, ça donne un sens à la vie, les troubles alimentaires. On se bat contre quelque chose. Enfin, on se bat. On vit avec quelque chose que les autres ne comprennent pas.

Le retour s’est passé bon gré mal gré. Mon père et un ami nous attendaient pour décharger. Ca a été plus rapide, mais non sans mal. Plus je voyais les cartons et les planches orphelines s’accumuler dans la pièce principale, et plus je me sentais découragée. Après tant de route, nerveusement, ça ne tenait qu’à un fil, aussi. A fleur de peau. Les larmes prêtes à jaillir pour un rien du tout.
Nous avons monté le lit à la lampe torche, le soir venu, ainsi que quelques meubles dans la cuisine.
La nuit fut longue, je ne parvenais pas à  m’endormir réellement.

Le lendemain, à l’aube, découragement total et fatigue générale.
Trop de bordel, partout.
« On y arrivera jamais ».

Au petit matin, nous commençons à tenter vainement de faire de la place : le soir même, nous avons déjà des invités, entre six et huit.
Lui est désagréable, tendu, je sanglote comme une gamine en le traitant d’insensible.

A midi, ma grand-mère accepte de nous recevoir pour le repas, ma tante et un de mes oncles seront de la partie.
Ca me fait du bien. De les voir. De me changer brièvement les idées.

Flora arriva vers quatorze heures pour nous aider, et heureusement qu’elle fut là : sa présence a détendu tout le monde. Nous avançons plus vite, tout commence à prendre forme, j’oublie le découragement.

Nous partons faire quelques courses, pour la soirée, pour nettoyer, revenons, portons les planches, organisons, lavons, essuyons, avec le sourire et de grands éclats de rire.

Les invités arrivent à l’approche de vingt heures. Je me sens exister lorsqu’ils visitent, commentent. Ils sont venus pour nous, chez nous. Il n’en faut pas grand-chose pour m’émouvoir. Quelques flamiches, de la pizza, du vin blanc de Savoie, je crois que les voisins se sont rendus compte que l’appartement était désormais occupé. Beaucoup de fous rires, une légère solitude, un sentiment désagréable. Du vin, beaucoup de vin.  Pour noyer ce je-ne-sais-quoi qui me fait mal.

Tout à l’heure, je dois aller voir la psy.
L’envie me manque.
Ce soir, une soirée entre amies savoyardes de prévue.

Et pourtant, au milieu de tout ça, je crève d’angoisse.

17H31

Grosse angoisse diffuse.
Des pilules roses avalées en désespoir de cause.
J’ai dormi en début d’après-midi, épuisée par ces grands jours de déménagement.
L’appartement est si calme, si grand par rapport à notre vieux une pièce. Gonflé de cartons, aussi. Lui va partir au travail, je vais devoir rester seule deux heures avant qu’une amie ne vienne me chercher pour cette soirée à laquelle je n’ai même plus envie d’aller.
Envie de pleurer toutes les larmes de mon corps, là, de suite, et sans raison ni sens. Me rouler en boule dans un coin, et dire non, je ne bougerai plus. Plus jamais.

Je ne sais que penser du RDV psy de ce matin.
Que ça ne sert à rien.
Que j’ai été ridicule.
Que je ne veux pas y retourner.

Nouvelle vie, tu parles…

19H16

Je pars dans une demi-heure.
L’angoisse refuse de me laisser en paix. Et les anxiolytiques n’y font plus rien. Mon organisme s’est habitué, l’angoisse est trop forte, trop présente. Insatiable.
Le silence est pesant, la nuit trop noire. Une série en fond sonore pour me tenir compagnie. En désespoir de cause.

A défaut de n’avoir une activité constructive, je erre. Je me couche, me relève, tapote quelques lignes, vérifie qu’il m’a bien laissé les clefs, me change, encore, et encore, fume une cigarette sur le balcon, dans le froid glacial de décembre.

Je me sens si découragée.
Je ne sais pas même vis-à-vis de quoi.
Découragée par la vie qui m’attend. Envie de dormir éternellement, me réveiller par phases, constater l’angoisse, me rendormir. J’espère que Edith et Lisa pourront venir pour le 31. J’ai tant besoin de voir mes amis. Tant besoin de leur présence à mes côtés.
Je ne veux pas aller à cette soirée que j’attends pourtant depuis des mois. Je sens que je ne parviendrai pas à me défaire de cette fichue envie de rien, de dormir.
De mourir, dans l’instant.

23H42

Soirée passée.
Je ne me suis pas sentie bien.
Je me sens seule.

24/12/2010

Comme il ne dort pas la nuit, et que du fait du déménagement, il dort peu la journée, il est d’une humeur exécrable. Certes, ce n’est pas forcément de sa faute, mais cela me donne quand même bien envie d’aller errer seule sous la mini tempête de neige, dehors, dans le froid, n’importe où. Seule.

Il tient à ce que j’aille réveillonner avec mes proches, puisqu’il travaille ce soir encore. Je n’en vois pas l’intérêt. « Oui, mais, c’est triste d’être toute seule le soir de Noël ». Noël, ça ne veut rien dire pour moi. C’est juste un prétexte pour vendre, pour acheter, consommer, c’est faire des dépenses d’énergie puériles avec des guirlandes fades dans les rues, c’est religieux, surtout. Alors Noël, il ne faut pas m’en parler. Et de toute façon, je n’ai pas le droit de conduire à cause de la neige, alors même si je ne voulais, je suis destinée à rester toute seule à chialer.

17H49

Il s’en est allé travailler.
Je nettoie ce que je peux en pleurant. Y’a rien à faire, je ne comprends pas. On a déménagé, on est dans ma région, tout est… tel qu’il faut, mais je… ne vais pas bien.
J’ai tenté de pirater les connexions internet des voisins, en vain. Je ne sais comment faire. La soirée va être longue. L’angoisse est mordante.
Une furtive envie de crever, là, sur le carrelage, dans le froid et la solitude.

18H55

Repas du soir vomi.
Ca m’a fait un bien fou.
Moi, le soir de Noël, je me détruis en solitaire, et c’est très bien comme ça. Il reste du vin blanc de la soirée d’avant-hier. Je vais me saouler. Et ça aussi, ce sera très bien.

26/12/2010

La fatigue s’accumule aussi rapidement que les nuits passées à me retourner sans parvenir à trouver le sommeil.
Il va partir pour quatre jours.
J’appréhende.
Mardi, selon la météo, je risque partir faire de la randonnée à raquettes avec des amies. L’une d’elle dormira peut-être à l’appartement une fois le soir venu, histoire de regarder quelques films. J’espère. J’espère, la solitude me fait si peur.

16h55

Le découragement revient de plus bel.
Il y a encore trop de choses à faire, je n’en vois pas le bout.

19h56

Solitude.  Ennui. Solitude. Fatigue. Déprime. Envie de rien. Envie de disparaitre.

27/12/2010

Sortie raquettes annulée pour cause de chutes de neige.
Mon amie ne viendra pas plus dormir ici et regarder des films ce soir. Ca, je ne sais pas pourquoi. Pas envie, probablement, de me voir, et en cela, je la comprends.

Je me sens si seule.
Envie de dire : abandonnée. Ignorée. Refoulée au rang d’inutile, la fille que personne a envie de côtoyer ni de voir.

Viens de vomir quelques bêtises alimentaires.
J’ai envie de mourir, vite, qu’on en finisse de toute cette mascarade.

14h36

Pas le moral du tout.
Si cela était possible, je passerais mon temps à dormir. Pour ne plus penser ni être. L’appartement est dans un état déplorable. Je ne fais rien pour y remédier. Je me sens incapable de quoi que ce soit. Je crains retourner dans le lit et faire la morte.

28/12/210

Petit appel de Daphné, qui angoisse.
Je ne sais comment j’ai fait pour répondre, je n’ai pas réfléchi, j’ai décroché.
Daph… j’espère que nous nous reverrons vite. Tu me manques beaucoup, beaucoup trop. Et j’espère avoir réussi à faire quelque peu fuir ce démon qui était revenu te désappointer.

Plus que… deux jours avant que Edith et Lisa n’arrivent.
J’ai les horaires pour Edith, mais rien encore pour Lisa, une légère inquiétude je l’avoue.
Je vais leur écrire quelques lettres en attendant. Si j’y arrive… si je trouve quelque chose à écrire.

Mon amie qui fait ses études en Espagne - Flora -  m’a appelée hier. Outre être terrorisée au téléphone, j’ai retenu que selon la météo (elle vit en station, et là-bas quand il neige, on est bloqué), elle essayera de descendre ce soir regarder des films avec moi, et me servir de taxi pour une sortie raquette le lendemain : ils annoncent une météo portable dirons-nous. Je n’y crois pas trop, mais sait-on jamais, la neige arrêtera peut-être de tomber ?

Il va falloir que je m’occupe en attendant.
Ecrire des lettres que je donnerai en main propre. Ecrire tout court. Ranger. Je ne sais pas. Tout en même temps…. ?

11h35

Aspirateur passé. Vaisselle faite. Dernier livre en date terminé. Je ne sais plus quoi démonter, comme dirait mon père. J’attends, près du téléphone. Un message, un appel. Flora pour me dire oui ou non pour ce soir. Un appel de Lisa. N’importe qui désirant m’envoyer un petit quelque chose.

Syndrome Bridget Johns : «  Vous n’avez aucun message. Pas le moindre. Pas même de votre mère ».
J’attends donc.
Birthday Massacre en fond sonore.

14h21

Au moins plusieurs heures au téléphone avec Lisa. A parler de tout, de rien.
Flora vient ce soir regarder quelques films d’horreur avec moi. Demain, raquettes, et repas chez Elodie une fois le soir venu. Tout ira vite, heureusement, jusqu‘au 30.
Solitude, trouve-toi un autre souffre-douleur, je t’abandonne.

17h22

Grosse angoisse.
Grosse angoisse.
Cachets roses, roses. Il faut que ça passe avant que Flora n’arrive, je ne veux pas qu’elle me voit dans cet état…

29/12/2010

04h05

J’espère ne pas avoir réveillé Flora en me levant.
La soirée film s’est très bien passée, je suis parvenue à dormir quelques heures, mais là, à quatre heures du matin, cela devient impossible. Le réveil était prévu pour huit heures, encore quatre heures à tuer. Je vais être dans une de ces formes pour faire de la raquette tout à l’heure, moi….

07h23

Plus qu’une demi-heure avant de ne réveiller Flora. Des heures au téléphone avec Lisa. Suis crevée, je ne tiendrai jamais sur mes raquettes.

30/12/21010

La journée d’hier fut très belle.
Un grand ciel bleu, pas de froid glacial (grimpette en pull manches découvertes, peut-être la raison pour laquelle j’ai le nez bouché ce matin), un panorama magnifique…
De grosses courbatures dès l’aube, je marche comme un canard, un peu comme hier sur mes raquettes.

Le repas du soir chez une autre amie, une raclette, fut plus difficile pour cause d’angoisse soudaine et sans raison, que j’ai tenté de noyer dans le vin blanc, sans résultat.

Aujourd’hui arrivent Lisa et Edith. Je suis quelque peu malade. Il faut que je range ce qu’il reste d’appartement, entre les cartons.

02/01/2011

Angoisse.
Grosse angoisse.

Edith et Sam regardent un film. De mon côté, je me sens mal. Mal à en crever.

Je n’ai rien à dire. Strictement rien à dire. Envie que tout finisse. Que tout s’arrête. Que tout prenne fin. 

Que raconter, autrement ?
Notre soirée du 31 s’est bien passée. Petite fondue maison avec Lisa, Edith et Flora. De l’alcool… j’aime l’alcool. Il m’aide à rendre la vie plus belle.
En attendant, j’ai envie de mourir.

03/01/2011

Edith et Lisa sont parties. Probablement est-ce mieux ainsi, je n’étais guère présente, en temps d’hôte.

Je n’aime pas passer mes soirées seule. Dans la nuit et le silence. Seule la machine à laver et le déplacement des lapins me tiennent compagnie. Je préférais lorsqu’il travaillait de jour. Au moins, une fois le soir venu, il était là….
Je ne sais que faire. Sans internet, je suis perdue. Je me sens loin de tout. De tous. Découragée par la vie. Quand je cherche l’avenir, je ne vois rien. Rien, pas même un petit détail, le vide. Souvent j’écoute mes amies savoyardes parler de leur avenir. Elles voient nombre de choses. Alors je me tais. Je mens sur le néant que je sens arriver vers moi. A bientôt vingt-cinq ans…
Une furtive envie de pleurer. De me recroqueviller dans un coin, et y passer la nuit. Il faut que je maigrisse. Cela sera facile de ne pas manger, avec ce rythme de vie. Le soir, il n’est pas là. A midi, il dort, où n’est pas là. Suffira de vider mes boites de conserve dans la poubelle. Retomber dans mon vieux système alimentaire. J’envie la maigreur de Edith. Cet aspect décharné qui fait d’elle une éternelle enfant. Tout en sachant que penser cela est viscéralement mal. Mal. Mal…

Que faire. Regarder un bon vieux film déprimant. Genre « une vie volée ». Probablement vais-je le re-regarder, la mine déconfite. Je regrette tellement mes années passées en clinique. Il faut être folle pour penser de la sorte. Mais j’aimais cette non-vie loin de tout, parmi les gens en blanc et les horaires bien huilés. J’aimais les inquiétudes à mon sujet. J’aimais les autres malades, humains. J’aimais le temps où je m’accrochais à mes études. Désormais, plus rien. J’ai tout gâché. Parfois je rêve que je les reprends. Que je m’accroche, encore. Et au réveil, je me rend compte qu’au mieux, je finirai caissière. Ou pute.

04/01/2010

Hier soir, ça allait très mal.
Beaucoup d’angoisse, de larmes, de folie.
Je m’ennuie. Je tourne en rond désormais. Je ne sais pas où je vais. Au fond, je n’en ai que faire.

15h37

Je deviens folle.

18h10

Cent gouttes de théralène à dix-huit heures, je devrais dormir si je me couche dans une heure. J’espère. The Birthday Massacre en fond sonore. « To die for ».

Demain, je vois Flora. Je me force, je n’ai envie de rien. Je sais qu’un repas au restaurant est prévu le soir, ça, je n’ai pas envie du tout, mais je ne sais que prétexter pour l’éviter, j’ai déjà usé toutes mes cartes. Cette crainte de dire la vérité. Probablement irons-nous boire un café dans l’après-midi, avec d’autres amies que je ne vois plus parce qu’elles sont amies d’amies. Je ferai tapisserie, j’écouterai les conversations en finissant mes verres alcoolisés, dans l’espoir d’être un peu moins moi.

Internet devrait être lancé en fin de semaine. J’attends ma vie sociale virtuelle. Ma seule vie, face à un écran, à écrire et déblatérer des conneries, à observer la vie des autres, ceux qui en ont une. J’ai vomi des tonnes de papillotes à la guimauve. Ca faisait plein de petits tas blancs qui flottaient à la surface des toilettes.

05/01/2011

Flora prend sa douche.
Nous avons mangé chinois, à emporter, ce midi.
Je me sens mal.
Angoissée.
J’avale les pilules roses à la vitesse de la lumière. Quitte à m’endormir sans le vouloir. Je vais être entourée jusqu’à tard ce soir. Je ne m’en sens pas de taille. J’ai envie de mourir.  Pour changer, un peu.

17h17

Flora a un RDV médical, elle a pu me poser momentanément à l’appartement pour que je me calme : j’angoisse, j’ai besoin de pilules roses.
Il y avait deux personnes plus une môme, que je ne connaissais pas cet après-midi. Je n’ai pas tenu. Il fallait que je rentre. J’ai dis oui, oui je viendrai ce soir, mais laissez-moi le temps. Et puis, même si je n’avais pas angoissé, un après-midi à écouter les autres parler de leur extase face aux gosses, ce n’est pas du tout mon truc, car des gosses, je n’en veux pas. Et je ne vois pas du tout pourquoi certaines deviennent gaga devant des bouts de trucs imberbes et moches qui viennent à peine de sortir d’entre les jambes de leur mère. Non, ça me dépasse.

Je ne veux pas y retourner.
Envie de pleurer. De rester seule. Ca passera vite, hein ?

18h10

Elle ne va pas tarder à revenir me chercher. Envie de me tirer une balle. Je ne veux pas. Je ne veux pas. Les pilules m’endorment mais ne font pas cesser l’angoisse. Je suis perdue. Vivement ce printemps, que je saute.

06/01/2011

Envie de pleurer.
Qu’est-ce que je risque, au pire. De faire couler mon mascara ?  La belle affaire.

J’ai détesté la soirée d’hier soir. Demandé à partir plus tôt. Mes amis, je les évite, et c’est très bien comme ça. Lisa, arrête de m’écrire, tu sais que ça ne sert à rien, que je ne répondrai pas, qu’il n’y a rien à répondre.

Des coupures, ce matin.
Je dois aller chez le médecin cet après-midi, il est fort ennuyé de devoir m’accompagner, il préférerait - et je le comprends - se reposer de ses nuits de travail. Je suis un poids, un fardeau, je ne le sais que trop. De toute façon, au printemps, quand les route ré-ouvriront, j’irai au barrage. Je n’attends que ça, que les route rouvrent. Que cette putain de neige se casse enfin. Libérer le monde. Me libérer.

La psy, dans deux heures. Rien envie de lui dire. Rien à lui dire tout court. Voir un psy, ça ne sert à rien, et je suis bien placée pour le savoir, ça fait tellement d’années que j’en vois. Bientôt sept ans. Ca ne sert à rien. Juste à jeter de l’argent par les fenêtres.

09h16

Je rédige des lettres d’adieu. Ca m’occupe, et ça servira bientôt.

12h39

Mon père est descendu de sa montagne - il avait des courses à faire en ville - pour m’emmener également chez la psy, à trois quarts d’heure à pied de chez moi.
Ca m’a légèrement remonté le moral. Mais le moral, je le connais, il retombe vite. Repas de midi vomi. Où va le monde ? Où va mon monde ?

16h11

Moral officiellement retombé. Les larmes aux yeux, chez le médecin où je ne parviens à articuler trois mots français. Il me renouvelle mon affection de longue durée. Raison ? «  Dépression à tendance bipolaire ». Elle est bien bonne celle-là. Bipolaire, non. Jamais. L’euphorie, je l’attends toujours.

Ca ne pourra pas continuer comme ça éternellement. Je vais devenir folle, et on me ré-enfermera pour de bon, pour toujours, la prochaine fois.

18h10

Les larmes coulent toutes seules.
Je me sens mourir, là, tout doucement.
Je crois que je vais prendre une bonne dose de théralène et dormir en serrant un lien autour de mon cou. Peut-être qu’en serrant très fort…

07/01/2011

Je n’aurais pas dû.
Pourtant, je n’en ai pas pris… tant que ça. A peine deux cent gouttes de ce fichu somnifère au goût d‘ether.
A peine levée, je me suis écroulée sur le carrelage, où je suis restée une bonne demi-heure, incapable de me relever. Je ne tiens plus debout. Voilà, t’as gagné, t’as toute gagné pauvre idiote.

17h11

Internet ne marche toujours pas. Je me demande bien ce qu’ils font. Quand ils nous mettront enfin cette fichue ligne.

Repas de midi vomi. Chocolat chaud, à l’instant, vomi.
Je peine à retrouver ma vieille faculté à jeûner. Je n’y arrive plus. Mon corps ne dois probablement pas vouloir rechuter, lui. Je continue. Qu’importe, je finirai par y ré-arriver.
Moral au fond d’un trou creusé il y a des années de cela. Ennui. Envie de tout détruire, à commencer par moi. Cesser de me brûler le bras, pour écraser la cigarette sur ma joue, couper ces cheveux informes, couper ce qu’il reste de corps. Achever mon destin. Les tragédies n’ont pas existé pour rien, certains sont faits pour finir au bout d’une corde. Qu’importe la chute de ce matin, je reprendrai du théralène, si je ne dors pas, je crains devenir folle, véritablement folle.

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